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Nom du blog :
edelsteen
Description du blog :
Lorsque les ténebres de la nuit s'installent, il existe des Gemmes qui jamais ne s'éteignent.
Catégorie :
Blog Littérature
Date de création :
20.01.2008
Dernière mise à jour :
30.03.2008

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Visite du soir, espoir. Part 1

Publié le 20/01/2008 à 12:00 par edelsteen
Voila trois soirs de suite qu’il vient me voir. Trois soirs où ses gestes se transforment en habitudes. Une fois mis au lit, je peux apercevoir sa silhouette qui se dessine à travers la vitre. Et d’un habile mouvement de ses longs doigts, il déverrouille le loquet de l’extérieur. Il tire dans sa direction le battant. Et avec la plus grande précaution, enjambe l’encadrement de la fenêtre de des perches démesurées. En équilibre sur ces jambes relativement plus longues que son corps et sur sa canne de belle facture, il se glisse, la tête en avant, tel un serpent, dans ma chambre. Tout en prenant soin de maintenir son haut de forme de sa main libre. En prenant grand soin de bien refermer la fenêtre derrière lui, il pose un œil sur son costard de mauvais goût, couleur olive. Il réajuste son veston sur ses épaules et resserre légèrement le nœud de sa cravate. Puis d’un geste sec et nonchalant, il brusque son couvre chef avant de le redéposer sur sa tête. Lorsqu’il jette un petit regard sur sa droite et s’aperçoit que sa place l’attend. Son sourire aux dents longues et fines semble s’étirer légèrement lorsqu’il prend place en face de moi sur ma vielle rocking-chair. Cette ancienne chaise grossièrement retapée sert habituellement de « porte linge sale ». Mais étrangement, depuis quelques jours, j’ai tendance à la vider avant de me coucher. Jambes croisées et bras tendus le long des accoudoirs, son regard se porte pour la première fois dans ma direction. Ses deux yeux complètement noirs ne reflètent aucune émotion. Bien que ce soir là, la lune quasiment pleine leur donne une bien étrange clarté.

Et comme les soirs précédents, une nuit, des plus paisibles, peut prendre place. Une nuit d’un noir d’obsidienne, ou les rayons de lune ne parviennent pas à effleurer les paupières de mes yeux. Une nuit d’un silence abyssal, ou le sifflement du vent ne brusquera pas la fragilité de mes tympans. Une nuit de doux songes, ou les plus merveilleuses des choses s’accomplissent dans mes rêves. Une nuit d’un calme reposant, ou son sourire me fera oublier le plus infimes de mes soucis. Et dans quelques heures, mon réveil sonnera et je me lèverais avec une forme qui m’est bien étrangère mais tellement revigorante. Mais il ne sera plus là.

Non, il faut que j’agisse. Je ne peux pas me permettre d’être autant passif. Je me sens vraiment mal à son propos. Il me donne tant. Il fait tant pour moi. Il faut que je sache ce qu’il attend de moi. Je ne peux pas rester là a attendre, a prendre et a ne rien donner en retour. En me redressant pour me mettre en tailleur sur mon lit, je pris une grande respiration pour commencer la discussion. Comme si il connaissait mes pensées, comme s'il prévoyait mes faits, de sa chaise, il se pencha dans ma direction.
- Qu’attendez vous de moi ? le questionnais-je dans un souffle d’une discrétion sans pareille.
Sa tête vacilla légèrement sur un coté. Elle se remit en place brusquement dans un craquement d’os en même temps qu’il parla.
- Que veut tu dire ?
- Que… qu’est ce que je peux faire pour vous ? dis-je en essayant maladroitement de développer ma pensée.
Son sourire sembla se fendre encore plus qu’il ne l’était déjà, dans la mesure du possible.
- Tu m’offres le gîte pour la nuit, et de surcroît tu devrais me rendre un service ? Soit un peu logique, voyons. Je pense même que ça devrait être à moi de t’accorder une faveur. Que désires tu ?
Mes pupilles se dilatèrent alors que ces propos venaient jusqu'à mes oreilles. Je sentis mon intérieur qui bouillonnait devant les possibilités qui s’offraient à moi. J’avais bien conscience de ce que quelqu’un comme lui pouvait faire. Peu de choses lui étaient refusées. Et il se trouvait que j’allais pouvoir accéder a une infime partie de son pouvoir. Il ne me restait plus qu’à trouver le ticket gagnant. Dans mon cerveau les images se succédaient maintenant à une vitesse incroyable, à tel point que j’avais l’impression de ressentir le mal de mer. Mais dans chacune d’elle, il était question de vivre pleinement pour la première fois. Il était question d’ajouter à ma vie, la petite étincelle qui lui manquait. Et avec une expression compatissante sur le visage, il m’adressa la parole une dernière fois pour cette nuit.
- Prends tout le temps qu’il te faudra pour y réfléchir. Rien ne presse. Maintenant dors petite émeraude, dors.

Le Sombre Heros de l'Aether

Publié le 30/03/2008 à 12:00 par edelsteen
De toute ma vie, je n’avais jamais autant manqué de confiance en moi. Un frisson me parcourut la colonne vertébrale. En tentant vainement de cacher cet état de stress à mes trois adversaires, je n’arrivais pas à réprimer un tremblement nerveux. Les trois hommes face à moi, quant à eux, restaient complètement immobiles, tels des statues. J’aurais peut être préféré affronter des statues. Aucun ne doutait de sa propre puissance, et ils avaient bien raison. Leur puissance respective aurait suffit a m’écraser, mais je savais que le combat d’aujourd’hui ne se dénouerait pas seulement avec la force brute. Un précieux allié viendrait réduire le nombre inégal de combattants, et changer ainsi le déroulement du combat.

L’adversaire le plus proche me regardait de ses petits yeux porcins. Comment imaginer une telle haine chez un être humain ? Dans son esprit, je sentais la bête assoiffée de sang et de chair. Ma chair et mon sang. Un sourire épais coulait le long de ses joues. Il me décerna une grimace féroce et se mordit les lèvres jusqu'au sang. Taillées en pointes, ses canines se couvrirent d'écarlate. Le torse large et découvert laissait présager l’expérience du grand guerrier à travers de nombreuses cicatrices. On ne pouvait rien deviner de plus de cet homme supposé combattant au corps à corps. Néanmoins je pressentis un coup de bluff de « la posture bête sauvage montrant les dents » : une arme devait sûrement être dissimulée sous son large pantalon.

Le deuxième restait légèrement en retrait derrière son partenaire en prenant grand soin de rester dans l’ombre d’un arbre, même si sa tête était recouverte d’une capuche. Mais le grimoire qu’il essayait inutilement de cacher sous sa longue toge m’informait de sa nature de magicien. Je me rendis rapidement compte du danger existant à laisser un homme tel que celui-ci engager le combat. Sa légère supériorité n’était pas très impressionnante, mais certains de ses sortilèges pourraient peut-être aider le troisième larron à se débarrasser du sort que je lui avais réservé.

Le dernier se trouvait sur ma droite, légèrement désaxé par rapport au deux autres. Ses cheveux blancs argentés voletaient dans toutes les directions en même temps que les pulsations d’énergies qu’il libérait de tout son être. Sur ses habits, des dizaines de mètres de chaîne barbelée l’enrobaient dans un cliquetis régulier. Ses deux yeux bleus, qui me fixaient sans relâche, montraient clairement une forme d’intelligence bien plus développée et machiavélique que la méchanceté primitive du premier. Je pensai avoir été compris et anticipé depuis le début : il était sûrement déjà au courant pour l’arme a feu dans ma manche. C’est pour cela que je comptais entièrement sur ma botte secrète pour me débarrasser de lui. D’ailleurs, « Elle » était presque arrivée.

La tension augmentait exponentiellement par rapport au temps. Une goutte de sueur perla de mon front pour venir s’éclater sur ma botte en cuir noir flambant neuve. « Elle » arrivait à une vitesse incroyable. La forêt derrière l’homme aux chaînes commença à produire un léger bruissement. Les coups d’œil rapides des deux adversaires à visage dévoilé m’indiquaient que tout le monde venait d’entendre le même bruit. Sourires effacés, mes adversaires commençaient ils à douter ?

Et avant qu’aucun des trois n’eût trouvé une explication logique à ce bruit, un buisson derrière le plus puissant des trois vola en éclats. Une veuve noire, large comme deux hommes, sortit de la forêt et se rua sur l’homme aux chaînes. En apercevant ce nouvel adversaire, son visage fut marqué d’une expression de réelle terreur. « Elle » produisait toujours le même effet. Ces chaînes n’eurent même pas le temps de se dérouler de son corps. Les deux autres, l’air ahuri, ne réalisaient pas qu’une monstruosité de la nature se trouvait sous leurs yeux et tentait de décapiter leur compagnon à l’aide de ses énormes chélicères. La brute qui se voulait si impressionnante se retrouva pris de torpeur lorsque son ami fut transpercé par une mandibule au niveau de l’épaule. « Elle » fit jaillir une omoplate dans une gerbe de sang au bout de laquelle gisait un bras désarticulé. Le magicien avait déjà commencé ses incantations au dessus de son livre. Tourné dans la direction de la veuve noire, il fit l’erreur de ne pas prêter attention aux faits de son autre ennemi, moi. En baissant mon bras droit à la verticale, je sentis le métal gelé de mon arme glisser. Elle tomba directement dans la paume de ma main qui se referma par réflexe. Le « six-coup » au bout de mon bras droit s’aligna entre mon œil et la tête du magicien. Mon premier ennemi fit preuve de réflexes affûtés, il décela mon mouvement et put m’apercevoir le bras tendu, en train de mettre son allié en joue. Tout en amorçant un demi-tour vers la forêt, il cria pour avertir son acolyte : « Il a une arme à feu! ». Le mage tourna sa tête dans ma direction et ses yeux se plongèrent dans les miens l’espace d’une demi seconde. Un reflet d’étoile parvint à montrer l’étincelle d’intelligence qui résidait en lui, une intelligence que je ne pus doser. Je ne lus aucune peur de la mort, ni même une quelconque rage ou haine similaire à celles des deux autres. En pressant la gâchette, un goût amer s’installa au fond de ma gorge. Que mon dieu ait pitié de cet homme qui n’eut pas la chance de naître ailleurs. La balle l’atteignit entre ses deux yeux luisants, et la puissance de l’impact le propulsa en arrière en lui arrachant sa capuche. Comme au ralenti, sous la clarté de cette nuit, je vis partir son visage infantile vers une nouvelle tranquillité.

Sur ma gauche le lâche détalait avec rapidité. Sa démarche bondissante me mit les idées au clair : il se battait en réalité uniquement avec ses dents. Son pantalon large ne servait pas à camoufler une arme, mais à résister à ses transformations. Il s’enfuyait pour me revenir à la pleine lune. Une de mes balles traversa son genou par derrière, pulvérisant sa rotule en plein vol. Lorsque son pied toucha le sol, les restes du genou cédèrent sous son poids en se pliant dans le mauvais sens. En s’écrasant par terre dans un bruit d’os broyé, il poussa un hurlement de douleur mais tenta quand même de rejoindre l’orée de la forêt en rampant. Je marchai vers cet être mutilé d’un pas assuré et je remis mon six coup dans son étui où je sentis le poids de deux balles se rajouter. Cet odieux personnage ne méritait pas une mort si douce. En prononçant le mot d’invocation, une épée se matérialisa dans ma main droite et l’arme se mit à pousser mille rires inhumains. A l’entente de ce son démoniaque, le rampeur se retourna et parut terrorisé par ce qu’il vit : la lame de l’épée en un amas de bouches difformes qui se mouvaient les unes sur les autres au rythme de leur effroyable chant. Certaines de ces bouches s’occupaient à aspirer toute parcelle de lumière ambiante. J’imaginai mal la prestance que je pouvais dégager en étant entièrement coloré en noir par l’obscurité ambiante nouvellement créée. L’horreur était telle qu’il ne pensa même pas à implorer ma clémence lorsqu’une tache d’urine recouvrit son vieil habit rapiécé. Le rire strident et démentiel de mon arme lui perça simultanément les deux tympans. Il se mit a hurler de souffrance en se maintenant les deux oreilles. Son cri déchirant se transforma alors en gargouillis immonde lorsque ma lame lui transperça la gorge. C’est ainsi que celui qui se croyait impressionnant, mourut noyé dans son propre sang en se contorsionnant sur le sol.

Ma lame disparut et je me retournai pour voir comment « Elle » s’en sortait. Apparemment j’avais sous-estimé mon dernier adversaire. Alors que son ancien bras gisait à quelques mètres de là, un nouveau bras droit avait prit place là où se trouvait l’ancien trou ensanglanté. Une à une, ses chaînes avaient réussi à bloquer les pattes de l’araignée et commençaient maintenant à s’enrouler autour de son buste afin de la paralyser. Les chélicères étaient déjà bloquées, empêchant « Elle » de lui administrer de puissantes attaques. Alors qu’il croyait commencer à maîtriser la situation, elle appela à l’aide. Tandis que de toute sa puissance magique il contrôlait de plus en plus aisément les assauts de la bête, des milliers de répliques miniatures de ma veuve noire dévalaient sur les chaînes d’acier vers une proie encore inconsciente de son sort. Lorsque quelques picotements se firent ressentir ça ne sembla pas l’inquiéter, mais lorsque ceux-ci se démultiplièrent, il commença a se rendre compte de son funeste destin. Plus par l’idée de mourir de cette façon qu’à cause de la douleur, il se mit à jurer comme un dément. Lorsque l’une d’elle s’attaqua à son œil et perça la cornée, son cri se transforma rapidement. Mais son hurlement d’agonie fut étouffé par des dizaines d’arachnides qui s’engouffraient dans sa gorge. Toutes les chaînes libérèrent alors la veuve noire et se mirent à le fouetter si prêt du corps que des bouts de chair s’envolèrent dans toutes les directions à cause des barbelés. En même temps il se frappait frénétiquement le visage qu’on distinguait à peine sous la masse grouillante. Sans pouvoir exprimer sa douleur, il se faisait lentement dévorer vivant. Il était devenu une masse informe et mouvante qui chancelait péniblement dans la clairière. Les chaînes ralentirent lorsque qu’il posa les genoux à terre, puis il s’effondra. Les araignées continuèrent de grouiller à sa surface durant encore quelques minutes, puis elles retournèrent sur le dos de leur mère qui prit la direction des bois.

Je fis une brève prière destinée au magicien et continuai ma route vers le nord dans l’espoir de trouver une couchette pour cette nuit sans lune.